Myriophylle à épis

 
 

Originaire d'Europe, d'Asie et d'Afrique du Nord, le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum), présent dans les cours d'eau du Québec depuis 1958, est maintenant la première plante aquatique envahissante des lacs du Québec et du Canada. Elle se propage très facilement et peut infester pratiquement tous les cours d'eau, car ses feuilles plumeuses se détachent très facilement et s'enracinent partout où elles atterrissent.

Nécessitant seulement de l'azote et de la lumière du soleil pour se développer, cette plante a la capacité de se répandre dans pratiquement n'importe quelle partie de tout système d'eau douce. Elle peut atteindre 3 à 4 mètres de long et déplacer rapidement les autres espèces aquatiques indigènes.

Comme cette plante possède un système de feuilles bien développé autour de la tige, elle peut devenir extrêmement dense. En poussant en colonies denses, le myriophylle crée une zone de stagnation au point que la turbulence naturelle de l'eau devient pratiquement inexistante. Ainsi, les particules en suspension présentes dans l'eau du lac sont piégées dans les amas de myriophylle et créent à leur tour de nouveaux sédiments riches en nutriments. Ce phénomène se manifeste par une baisse significative de l'oxygène au niveau des sédiments.

Les impacts de l'infestation du myriophylle à épis sont nombreux. En tête de liste, la perte de biodiversité et les nuisances pour les riverains du lac. Avec un risque accru de noyade, le ski nautique et la natation doivent être évités dans les zones touchées.

Le myriophylle à épis peut également provoquer des changements physico-chimiques majeurs dans l'écosystème aquatique. En hiver, la décomposition des plantes provoque une désoxygénation partielle de l'eau environnante qui peut entraîner la disparition de nombreuses espèces de poissons.

En été, la plante repousse à la surface et bloque physiquement la circulation naturelle de l'eau. Par conséquent, l'eau devient stagnante, ce qui entraîne des niveaux élevés de coliformes et d'autres bactéries.

Lors de la photosynthèse d'un grand nombre de plantes aquatiques, les niveaux de pH ont tendance à augmenter. On peut donc atteindre des niveaux de pH de 10 à 15 pendant l'été, ce qui peut affecter négativement l'ensemble de l'écosystème aquatique.

En tenant compte de tous ces facteurs, nous pouvons commencer à comprendre pourquoi cette plante est devenue une véritable menace et un fardeau important pour nos lacs.

L'Asscociation a financé une étude du lac St-Pierre en 2015, réalisée par AVB7, qui a révélé la présence de plus de 300 000 mètres carrés de myriophylle à épis sur notre lac. Nous poursuivons activement les projets impliquant des méthodes viables de contrôle et d'élimination de cette espèce aquatique envahissante, et continuons à encourager les autorités provinciales et municipales à prendre l'initiative de s'attaquer à ce problème.